2.9.14

Le paradoxe universitaire

Je me suis fait gronder par mon papa parce que j'avais pas posté d'article depuis un certain temps, alors j'en ai écrit un très long pour qu'il en ait marre de lire à la fin.




J'entame aujourd'hui la semaine de mi-semestre (eh oui, déjà...), aussi connue sous le nom de semaine 6. Les semaines ont des numéros ici, pas des dates. En un peu plus d'un mois, j'ai eu le temps de comprendre un peu mieux comment fonctionnent tous les rouages de cette énorme machine qu'est l'université de Sydney; et je me suis aussi rendue compte d'un phénomène très étrange... Alors même que les étudiants sont soumis chaque jours à des distractions et tentations de toutes sortes, qu'elles soient culinaires, culturelles, météorologiques (enfin pas trop pour l'instant), associatives, ou que sais-je encore, ils semblent être incroyablement plus sérieux que les étudiants français! Je vais développer.


Le campus est beau, accueillant, spacieux, bien aménagé, fourni en espaces verts...


Eastern Avenue



The New Law Building

Pas vraiment comme le campus de Paris 7, qui est intégralement gris et compte vingt mètres carrés de pelouse surpeuplée (j'exagère à peine).

En outre, le choix de restaurants/cafés/cafétérias/vente de trucs délicieux à emporter est presque trop large. Uniquement sur le campus, je peux manger: australien (dans une certaine mesure), anglais (enfin du fish'n'chips quoi), indien, chinois, japonais, mexicain, français (enfin c'est ce qu'ils pensent), italien, libanais, turc, végétarien, gras, sucré, salé, les deux, les trois, chaud, froid, beaucoup, pas beaucoup, cher, pas cher... Ah non en fait, pas cher y'a pas. Mais j'ai quand même décidé de tout essayer au moins une fois avant de partir.

Mon endroit préféré du campus.

Parfois il y a des trucs gratuits. Au début du semestre les clubs qui voulaient s'auto-faire de la pub faisaient des barbecues gratuits qui consistaient en une saucisse étrange faite d'un type de viande non-identifié (ils ont dit que c'était du boeuf, mais je n'y crois pas) sur une tranche de pain de mie, le tout recouvert de sauce barbecue. Mais bon c'était gratuit. Certains clubs font des pancakes gratuits aussi (il y a ça vendredi prochain).

Parlons maintenant de la vie associative du campus. Le BDE local s'appelle University of Sydney Union (USU pour les habitués - et les autres aussi) et il organise BEAUCOUP de choses. Il a son propre compte instagram où des petits concours ont lieu, il fait des soirées à thème dans un des deux bars du campus (la dernière en date étant la soirée "pulls ringards", très sympa).


Il met à disposition des étudiants une carte ACCESS, qui donne des réductions sur à peu près tout ce qui est vendu sur le campus (nourriture, livres, mais aussi goodies et vêtements aux couleurs de l'université) et même sur certaines choses en dehors du campus: le cinéma iMax à Darling Harbour fait une réduction de plus de 50% aux titulaires de la carte. Sachant que le prix de base de la place est de $30, ça peut être pas mal.

Et aussi, les clubs!! (oui, les deux points d'exclamation sont nécessaires)
Je n'ai toujours pas bien compris s'ils sont ou non indépendants de l'USU puisque certains requièrent ACCESS pour s'inscrire, d'autres non. Mais on s'en fiche.
L'université compte un nombre remarquable de clubs et sociétés en tout genres, qui vont du club de danse basique au club de voile et de surf en passant par le club chocolat (que j'ai rejoint même si je n'aime pas le chocolat parce qu'ils font aussi des pancakes et des churros gratuits).

Petit florilège des clubs dont je me souviens et aussi ceux que je préfère:

- Psychology society. D'après ce qu'on m'a dit ils se réunissent surtout le jeudi soir au bar pour boire gratuitement tous ensemble.

- Quidditch society. QUIDDITCH. Ils font de vrais matches en courant avec un balai entre les jambes!


Quelqu'un voit le vif d'or?

- le club médiéval (je me souviens plus du nom étrange qu'ils se sont donné en anglais). Ils se baladent en robe et en armure et se lancent dans des combats d'épée au milieu du campus.

- French society!  Ils font des groupes de conversation MAIS SURTOUT une soirée vin et fromage une fois par semestre. Needless to say, j'ai l'intention d'y aller.

- Bushwalking society. Ils font des excursions d'un à plusieurs jours dans le "bush" (la nature, la terre rouge, les buissons tous secs, tout ça) (je rigole y'a aussi la montagne) (la nature en général quoi) et te prêtent le matériel.

- Disney Appreciation society. Ils aiment Disney, ils font des projections de deux films tous les mardis soirs, des soirées déguisées (en personnages Disney bien entendu) et des sessions cupcakes et cookies. 

- MADSOC (Movement and Dance Society), dont je suis membre. Ils font des cours de toutes les danses possibles et imaginables, pour tous les niveaux et dans une ambiande très sympa. J'ai déjà essayé le hip-hop lyrique (c'est comme du hip-hop mais... plus pour les filles), le fitness (c'est pas du tout de la danse, mais des abdos et des exercices de cardio horribles pendant une heure), la danse orientale (impossible), la danse contemporaine, le jazz/funk/hip-hop (c'est le nom du cours) et... voilà. Il me reste les claquettes, la danse classique et la salsa!

En plus de toutes ces opportunités de ne pas travailler, les étudiants doivent aussi faire face à un nombre menaçant de manifestations culturelles qui ont l'air toutes plus géniales les unes que les autres. Il y a deux semaines, je suis allée voir Obscuro, le spectacle de danse de MADSOC, que j'ai adoré.

Photo volée au début du spectacle avant qu'une fille ne me dise que les photos étaient interdites.

Les danseurs étaient excellents, les chorégraphies millimétrées et les décors et costumes super jolis. Je suis restée bouche bée devant une demoiselle qui a dansé une sorte de tango avec cinq danseurs différents... les yeux bandés. Et ça durait un peu longtemps en plus.

Les différents départements font aussi des spectacles en ce moment, qu'ils appellent des "revues". Je crois que ce sont des sortes de sketches en relation avec ce que les membres du département étudient. Mais comme je n'y suis pas allée, je sais pas.

Et enfin, quelque chose qui surpasse tout le reste sur l'échelle du génial, le GIANT ZOMBIE GAME qui va avoir lieu sur le campus le 11 octobre prochain!

Soyez prêts.

Principe: cinq cent joueurs (ayant au préalable acheté un billet, parce que faut pas exagérer quand même, faire un événement gratuit? et puis quoi encore) sont lâchés sur le campus. Certains ont été désignés comme zombies et doivent contaminer les autres. Les survivants ont des pistolets en plastique et doivent échapper aux zombies tout en remplissant des missions. Le jeu dure six heures. Je me suis levée à 7h59 lundi 11 août pour être sûre d'avoir des billets.

Le jeu fait partie d'un festival qui dure toute la semaine, lors duquel soirées et jeux alternent avec spectacles, pièces de théâtres, concerts... Un bien beau programme.



Cette très longue introduction pour bien souligner le fait que cette université a tout mis en place pour empêcher les gens de travailler. 

Même la superbe vue depuis la bibliothèque me déconcentre.



ET POURTANT.
La bibliothèque est pleine en permanence. Il est presque impossible de trouver un espace libre entre 11h et 16h. Tout les étudiants travaillent vraiment.

Bon, ok, j'en ai peut-être vu quelques-uns qui faisaient la sieste.

A titre de comparaison, à la BU de Paris 7, tout est presque vide sauf quand c'est la semaine de révisions.
En cours, les gens participent beaucoup plus qu'en France et ils ont tous quelque chose d'intéressant à dire. Ils font toutes les lectures demandées, et parfois même les lectures ADDITIONNELLES (vous commencez à comprendre pourquoi c'est bizarre?). En échange, les profs s'en fichent si tu arrives en retard (même TRES en retard).

Je pense que ça doit être lié à la méthode d'enseignement qui n'est pas du tout la même. J'en avais déjà parlé un peu avant, à travers la relation enseignant-étudiant très relax.  Un autre fait étonnant que je me dois de mentionner est le suivant: je n'ai pas d'examens. La semaine d'examens prévue à la fin du semestre est, pour ma part, une semaine de vacances. Si je rends tous mes essais finaux avant la semaine de révision, je peux même finir mon semestre deux semaines avant la date prévue.

Parce que oui, à la place des partiels, j'ai des essais à rendre. Au lieu d'apprendre le cours par cœur pour pouvoir tout ressortir dans une dissertation en une heure et demie (Paris 7 si tu m'entends), je dois faire des recherches sur un sujet donné (ou choisi) et répondre à une question d'essai de manière structurée et pertinente (en formulant si possible ma propre thèse - je dis si possible parce que généralement je suis inculte sur le sujet et je me contente de dire les pour et les contre que j'ai trouvés dans les différentes sources).

L'enseignement est donc beaucoup plus axé sur la recherche et l'utilisation pertinente de sources documentaires. Le plagiat est d'ailleurs très sévèrement puni et tous les étudiants, à chaque fois qu'ils rendent un devoir, doivent y joindre une feuille attestant qu'ils ont lu et compris le règlement concernant la politique de l'université en matière de plagiat. C'est un peu flippant parce que jusqu'à ce que je rende mon premier devoir, je n'avais aucune idée de la façon dont il fallait intégrer les sources au devoir et j'avais très peur de faire du plagiat sans faire exprès et de me faire renvoyer.

Pour la petite histoire: on ne rend pas les devoirs au professeur; on les met dans une petite boîte en bois avec tous les autres devoirs du département et comme ça le prof doit bien galérer à retrouver tous ceux qui appartiennent au même groupe parmi tous les devoirs qu'il y a dans la boîte.

La boîte.

Probabilité de perte de copies: 90%.







Voilà, sans conclusion aucune, fin de cet article interminable (je suis consciente que ma phrase contient un paradoxe).

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