16.10.14

Giinagay!

Le voyage scolaire à l'australienne.


Il y a un mois, je suis partie en "field trip" avec l'une de mes classes. Dans le cadre de notre cours sur la revitalisation des langues aborigènes, on devait passer deux jours sur le terrain à visiter des écoles et un centre linguistique pour voir ce que donnaient les théories apprises en cours dans la réalité.

Le mardi 16 septembre, je me suis donc envolée pour Coffs Harbour, une ville à 500 kilomètres au nord de Sydney. C'est ça, on a pris l'avion. Le billet était à ma charge, tout comme les trois nuits en auberge de jeunesse et les repas. On avait même $50 à payer en plus pour la location du minibus. Magnifique. Mais passons sur ce petit détail financier énervant.

On logeait à Coffs Harbour YHA, une auberge vraiment très cool, propre et accueillante avec des chambres pas surpeuplées et des lits à peu près confortables (mais qui grinçaient quand même).

Chambre. En haut à droite: mon lit.

Il y avait un chouette salon avec plein de gros canapés ultra-moelleux, des coussins et des jeux de société.



Et il y avait aussi une piscine, que je n'ai pas testée parce qu'il faisait un peu froid.



Comme on est arrivé en fin d'après midi le premier jour, j'ai juste eu le temps d'aller voir la plage avant le dîner. Elle était à cinq minutes, et il y avait une très longue jetée en bois sur laquelle il devait y avoir quelque chose de particulier ce soir-là parce que j'ai vu une vingtaine de lycéennes en robes de soirée plus ou moins classe et plus ou moins couvrantes, maquillées avec plus ou moins de goût, qui se faisaient prendre en photo par papa-maman. J'ai pas osé en prendre (des photos). En revanche la jetée m'a moins intimidée:

Croyez-le ou non cette photo n'est presque pas retouchée. Lumière splendide.

Puis on est tous allé manger au pub local, sur les conseils insistants de notre prof qui avait l'air d'avoir ses petites habitudes. J'ai enfin pu goûter le schnitzel, ce mets étrange que j'avais plusieurs fois observé mais jamais essayé.


Le mien était accompagné d'une sauce parmiggiana, c'est-à-dire qu'il y avait de la sauce tomate, du bacon et du fromage par-dessus. En fait, c'était juste une escalope de poulet pané au gras. Mais c'était bon.




Le lendemain mercredi, on a commencé par aller visiter un lycée appelé Woolgoola (hihi). On était invité dans la classe de Larry, le professeur de langue Gumbaynggirr, la communauté aborigène locale. "Giinagay!" veut dire bonjour en Gumbaynggirr (d'où le titre de l'article, aaaaaaah d'accord).
La salle de classe était couverte de dessins et peintures en tout genre, et il y avait une grande fresque sur le mur de droite qui illustrait le lien entre les anciens et les nouveaux membres de la tribu.



La leçon était très vivante et les élèves avaient l'air d'avoir bien progressé en seulement une année.

En partant, on a vu des kangourous qui se baladaient pépouze dans la cour.

S'il y avait des kangourous sur mon campus je passerais mon temps à les traquer pour leur faire des câlins.

L'après-midi, on a visité un autre lycée puis une école maternelle où les élèves nous ont chanté des petites chansons mignonnes en Gumbaynggirr. Sur les murs des salles de classe, il y avait beaucoup de messages d'encouragement et j'ai trouvé ça très stimulant pour les enfants.


Dans une des trois classes, l'institutrice a fait chanter à ses élèves une chanson d'Ed Sheeran super déprimante et pas du tout appropriée à des enfants de cinq ans. Ils chantaient d'une toute petite voix et avaient pas l'air de trop s'amuser. Malaise. Elle envoyait aussi les enfants répondre au téléphone à sa place et, s'ils se levaient alors que la leçon n'était pas finie, elle leur lançait un joli "If you got a butt, sit on it!" très délicat d'une voix plutôt tonitruante. Malaise malaise.


A la fin de cette journée riche en émotions, je suis allée avec quelques autres sur Muttonbird Island, cette grosse île à côté du port.


C'est une réserve de chasse et un territoire sacré pour les aborigènes locaux, parce qu'ils croient que les dieux mettent les muttonbirds (une sorte d'oiseaux dont je ne connais pas le nom français) dessus pour leur procurer une source de nourriture. Je sais pas s'ils les chassent toujours mais si un aborigène veut se rendre sur l'île, il doit d'abord consulter la communauté.

On est monté tout en haut puis redescendu de l'autre côté. On a vu moult terriers de muttonbirds (oui, ces oiseaux bizarres ont des terriers), vraiment vraiment moult, et je me suis demandé comment l'île faisait pour ne pas s'écrouler sur elle-même tellement elle était perforée de partout.

On a assisté à un magnifique coucher de soleil, dont les couleurs devenaient plus belles à chaque fois que je me retournais pour le regarder encore une fois et c'est pour ça que j'ai pris environ 56 photos de ce même coucher de soleil.



De l'autre côté de l'île, il y avait un panneau avec des dessins de la faune marine qui vit près de Coffs Harbour. J'ai vu cette chose:


J'arrive même pas à décider où est la tête et qu'est-ce qui se passe dans quel sens mais je suis presque sûre que je ne veux jamais en croiser un.


On a dîné à Attitude Burgers, le meilleur restaurant à burgers du monde. J'exagère un peu mais presque pas. Pour illustrer mes propos, voici le menu:


Il y avait un burger de CROCODILE! Apparemment il était très bon. Moi, j'ai choisi celui qui avait l'air d'avoir le plus d'ingrédients et qui avait l'air d'être le plus gros. Il était très bon aussi. J'ai déjà dit à Simon qu'il faut qu'on y retourne cet été.



Le jeudi, on est allé à Nambucca Heads pour visiter Muurrbay, le centre linguistique de la région. Comme on était une heure en avance, on est allé voir Nambucca Heads (pas la ville mais l'endroit où la rivière se jette dans la mer). Encore une fois, beauté et eau cristalline.


Il y avait une digue où les visiteurs pouvaient peindre les rochers, ce qui donnait un résultat bigarré et vachement artistique.



L'heure venue, on est allé à Muurrbay. On a passé la matinée et le déjeuner là-bas, à poser des questions sur les stratégies de revitalisation et leur efficacité, sur le fonctionnement du centre... C'était très intéressant et c'est devenu encore plus intéressant quand quelqu'un a amené du thé et des gâteaux.

Notre dernier arrêt était le lycée de Bellingen, où on a fait la connaissance de Michael Jarrett, un sacré phénomène. Michael est un membre de la communauté Gumbaynggirr qui doit avoir à peu près cinquante ans, qui a douze enfants de quelques femmes différentes (et un autre en chemin, il me semble) et qui a beaucoup trop d'énergie et de rire pour une seule personne. Il donne des cours de langue informels (qui ne font pas partie du curriculum du lycée) aux élèves aborigènes qui le souhaitent et aux non-aborigènes qui sont vraiment motivés. Dans la classe, il y a un cercle de chaises... Et c'est tout. Tout le monde est assis en rond. Michael parle Gumbaynggirr non-stop à ses élèves et aux autres personnes présentes (nous y compris) et fait des blagues que personne ne comprend du premier coup mais qui sont quand même drôles parce que c'est Michael qui les fait. Si tous les profs de langue étaient comme Michael, on serait tous multilingues (mais peut-être nuls en orthographe...).

Et puis c'était la fin de cette petite parenthèse sympa qui m'a fait rater une semaine de cours. Une partie du groupe, dont moi, est restée jusqu'au vendredi midi. Le matin, je suis allée me baigner sur la plage, c'était froid mais c'était bien.



Episode "rigolo" de la semaine:
En arrivant à l'aéroport, on a appris que notre vol était annulé. On a attendu des nouvelles et quand rien ne se passait, on a appelé quelqu'un qui a réussi à nous rebooker sur un autre vol plus tard dans l'après-midi. Ce nouveau vol a été retardé trois fois. On a attendu six heures dans l'aéroport. C'était à la fois extrêmement nul et un peu marrant parce que tout le monde commençait à devenir un peu nerveux et à dire n'importe quoi et on rigolait bien.


Quand enfin j'ai pu prendre l'avion, j'ai été récompensée par un joli panorama de Sydney en nocturne:


C'est un peu flou mais on voit Anzac Bridge, le Harbour Bridge et même l'opéra. Nailed it.



Je vous tiendrai au courant de mes prochaines aventures attitude-burgeresques si notre voiture magique passe par Coffs Harbour cet été.
Tendresse!




12.10.14

Zedtown: Darkness Falls

Ou comment 500 personnes ont perdu dix ans d'âge mental pendant six heures à l'université de Sydney. 





Hier, Simon et moi avons participé au plus grand jeu d'humains vs zombies d'Australie. Le principe: le campus devient Zedtown, une zone de quarantaine (mais où les gens normaux peuvent quand même entrer pour éviter de bloquer toute vie universitaire pendant un après-midi entier). Les joueurs doivent survivre pendant six heures sans se faire transformer en zombies. Ca a l'air simple comme ça, mais en fait non. Par contre c'est très, très rigolo.


13h30 - On part de la maison, notre petit sac à dos rempli d'eau, de trucs à grignoter, de deux gros pistolets en plastiques et d'environ 120 munitions en mousse pour tirer. En chemin, on croise une autre équipe de survivants, qui eux ont fabriqué des holsters pour leurs armes et en ont trois chacun, et qui portent tous des chemises hawaïennes. On arrive au point de rencontre, Herman's Bar, qui va devenir Zombie Central dans trois petites heures. Hallucination. Les gens ont des armes complètement énormes et des déguisements beaucoup trop élaborés, des tonnes de chargeurs de rechange accrochés à leur veste, des portes-munitions, des casques, des...

Il y en avait plein comme ça.

On a même croisé un type déguisé en Harry Potter qui avait sans doute le plus gros gun du campus (je suis pas sûre mais je crois bien qu'il y avait un gun scotché à un autre gun avec des chargeurs collés un peu partout et des chaussettes roulées en boule aussi - ça pouvait servir de munitions).

Ça l'a pas empêché d'être un zombie à la fin.

On s'est senti un peu démuni avec nos deux petits fusils. Simon n'en revenait pas que les gens prennent ça autant au sérieux (on a même vu un type avec des sortes d'échasses en métal recourbées pour courir plus vite - mais on l'a pas revu sur le campus après, bizarre...).


14h - On fait la queue pour récupérer notre guide de survie, notre ruban jaune et notre collier d'identification. Il fait ridiculement chaud et je transpire déjà alors que personne n'a commencé à courir. Une fois qu'on nous a checkés, on revient sur Eastern Avenue pour regarder un peu des gens s'entraîner à se tirer dessus en criant avec leurs balles en mousse. J'en profite pour prendre une photo à côté du régénérateur de zombies avant qu'il ne soit entouré de zombies.


Le régénérateur c'est le poteau en métal à côté de moi. Quand un zombie se fait tirer dessus, il doit en trouver un, appuyer sur le bouton rouge et attendre que le décompte soit fini pour pouvoir retourner tuer des gens.


15h - On se rend au coin barbecue pour manger une saucisse vite fait et on trouve un endroit tranquille pour s'entraîner à tirer. Je suis nulle et je mets une éternité à recharger. Je me dis que je vais mourir très vite.


16h - C'est l'heure! Tout le monde se rassemble sur Eastern Avenue pour l'ultime briefing, qui s'avère complètement inutile puisque en gros c'est juste un type de l'orga qui est sur une scène et qui crie "Aaaah on est infecté allez tous vous cacher bon courage wouuh on va bien s'amuser". Tout le monde s'éparpille en courant et c'est un peu la panique mais c'est rigolo. Simon et moi courons tous les deux tandis que je demande environ quinze fois "On va où?! On va où?!".
Pour expliquer la panique: au début du jeu, tous les participants sont des humains SAUF les quelques (je crois qu'il y en avait trois ou quatre) OZ, soit Original Zombies, qui portent le virus mais qui ressemblent à n'importe quel survivant et qui se comportent comme tels. Pour créer des zombies, ils doivent taguer des survivants en les touchant ou en leur donnant une carte. Problème: une fois qu'ils sont repérés par les survivants, ils se transforment en zombies normaux. Du coup, leur but est de taguer un max de gens sans se faire repérer. Du coup, au début du jeu, tout le monde est méga parano et tire sur tout le monde et reste le plus loin possible des autres gens pour que personne ne les touche.


16h30 - Il ne se passe pas grand-chose: on marche en évitant tout le monde, on croise des groupes qui ont choisi un spot et qui pointent quinze pistolets sur nous quand on passe devant eux, on croise les tarés en habit militaire intégral et masque à gaz qui nous disent de changer de trottoir, on croise trois petits zombies tout peureux qui s'enfuient parce qu'il y a trop d'humains. Et on croise aussi des gens normaux qui ne jouent pas et qui nous regardent bizarrement / en rigolant. Il y avait des panneaux comme ça sur le campus pour expliquer:



17h - Rien ne bouge. On a rejoint deux-trois groupes de survivants sur Fisher Road, on regarde ce qui se passe sur twitter et on écoute la radio Zedtown (oui, ils ont créé une radio pour l'occasion). Elle est censée nous donner des infos mais à chaque fois qu'on allume c'est de la musique ou des discussions inutiles. Sur twitter, les gens dénoncent les supposés OZ et les gens qui ont été tagués. On tente des petites excursions par-ci par-là à deux mais rien d'intéressant, jusqu'à ce qu'un type avec une casquette verte s'approche nonchalamment avant de se ruer sur moi - je l'ai touché au dernier moment grâce à mes super réflexes de survivante. C'était un zombie, il avait mis son bandeau vert par-dessus sa casquette verte, le fourbe.


18h - On passe devant le coin barbecue, qui est investi par des gens avec du maquillage blanc sur le visage. Ils nous sourient et nous invitent à les rejoindre, à manger avec eux et disent qu'ils peuvent nous protéger de la sorcière. On trouve ça super louche et on retourne avec les autres survivants. Peu après, twitter nous informe que les gens maquillés en blanc sont devenus des adorateurs de la sorcière (the Witch) après une mission piège, et qu'ils vont tous se transformer en zombies à la nuit tombée. Leur "temple" (le coin barbec) est un piège. Tiens donc. Je demande à quelqu'un ce qu'est la sorcière, on me répond que c'est un zombie en robe blanche qui est impossible à tuer. Super.

"THE WITCH IS BACK", le panneau plutôt terrifiant.


Un petit moment après, on entend des gens qui hurlent "Witch!" et on voit un truc blanc arriver en courant. Tout le monde s'enfuit en hurlant aussi. C'est rigolo.


19h - On a rejoint un groupe de survivants qui ont décidé de bouger. On les suit et on arrive sur Eastern Avenue, puis on va derrière le Quadrangle où on reste un peu sur la pelouse. D'autres groupes arrivent et repartent, il ne se passe toujours rien. On bouge encore et après un tas de fausses alertes comme quoi des zombies arriveraient par le Graffiti Tunnel (c'était pas vrai), on établit une base à côté du Holme Building, en haut d'un petit escalier. Le chef du groupe tend des élastiques entre les rambardes pour que personne ne puisse monter les marches. C'est bientôt la nuit et on les voit pas trop et je trouve ça un peu dangereux.
Une horde de zombies approche et nous attaque en criant. J'en tue au moins 25 (comment ça exagérer?) avant de me replier pour cause de chargeur vide. Ils partent et cinq minutes plus tard les modérateurs du jeu arrivent et nous disent d'enlever les cordes parce que "Dudes, c'est hyper dangereux, enlevez-les tout de suite, c'est pas fair-play".


19h30 - On se casse de notre base et on marche vers le terrain de foot en croisant quelques zombies par-ci par-là et aussi des joggeurs normaux qui nous font super peur et qui doivent se demander pourquoi on pointe des pistolets en plastique sur eux. Sur le terrain, il y a un match de football américain, c'est cool.
On longe le terrain et on remonte sur la route, mais juste à ce moment, le "Witch!" bien connu retentit et on se met tous à courir comme des lâches vers Fisher Road. Sauf que là, une autre horde de zombies se rue vers nous dans l'autre sens. Entre un zombie immortel qui fait flipper et des zombies normaux (mais qui font aussi flipper) je choisis les seconds, et me rue dans la bataille en tirant sur tous ce qui porte un bandeau vert. Léger souci: mon chargeur ne peut contenir que six balles, il y a au moins trente zombies. Du coup mon quart d'heure héroïque dure à peine trente secondes, je tire sur un zombie qui se rend vite compte qu'aucune balle ne sort plus de mon fusil, il me tague, je suis morte.


20h - Voilà donc que ma carrière de survivante est terminée. Je me sens frustrée et énervée et en plus, je vois Simon derrière qui est toujours vivant. Dépitée, je suis forcée de donner mon collier d'identification hyper cool à mon tueur, et je me dirige avec toutes les autres victimes vers Zombie Central, où je lance mon ruban jaune par terre avec rage (en fait je l'ai juste posé sur la table) et m'attache un ruban vert autour de la tête. Et puis j'arrête d'être énervée parce que c'est l'heure de se couvrir la tête de faux sang et d'aller se terrer dans l'ombre pour sauter sur les survivants par surprise. Le faux sang a un goût super bizarre.
Une fois zombifiée, je retourne dans le jeu et je retrouve une horde de zombies au Graffiti Tunnel. Je comprends pas trop ce qui se passe mais je suis un groupe qui va attaquer des survivants derrière Manning House et je me fais tirer dessus et je dois trouver un régénérateur. Je sens que je vais être un zombie très nul. Juste avant de partir, je vois Simon émerger entre deux haies avec un groupe de survivants. J'aimerais bien aller le tuer mais je suis déjà morte. Du coup je m'en vais me régénérer sur la pelouse devant le Quadrangle. La sorcière est là, c'est une fille pas très impressionnante en fait. Elle est toute mince, toute petite, et elle a une perruque, du maquillage très bien fait, et les mains peintes en noir avec des griffes au bout. Elle fait quand même peur. Elle nous fait un speech façon pré-bataille comme dans les films, je me sens vachement puissante et je suis contente d'être un zombie.

Elle avait même pas de robe.

Apparemment on va faire une grosse attaque sur la base de survivants qu'il y a au milieu de la pelouse devant le bâtiment de droit. C'est ce qu'on fait et c'est une marée de zombies qui submerge le petit îlot d'humains. Les pauvres. Je reçois un snapchat de Simon, il est mort. Yes! On se retrouve dix minutes plus tard et on prend un selfie parce que... Parce que. Zombies RPZ.



21h - Ça fait une heure que je cours partout en suivant les zombies et en me dirigeant vers toutes les personnes qui crient "Horde!" pour faire un rassemblement. J'ai réussi à tuer personne, ce qui confirme mon diagnostic de départ qui est que je suis un zombie nul.
Sur twitter, c'est la panique, les survivants sont affolés, j'apprends que l'évacuation des humains se fera dans trente minutes à la base pour ceux qui ont des "tags évacuation". 


On ne peut pas les attaquer dans la base, apparemment ils ont l'immunisation. Il y a aussi une histoire d'essence qu'ils doivent récupérer et de bombe qu'ils doivent stopper, mais je comprends rien et je suis juste les autres zombies pour traquer les derniers survivants.

21h30 - C'est l'heure. Tous les zombies sont réunis sur Eastern Avenue, en face de la base des derniers survivants. La sorcière et les zombies élite (ouais y'avait ça aussi, quand ils ont tué beaucoup de monde ils deviennent invincibles) motivent les troupes. Les modérateurs font le décompte.
3... 2... 1... environ 450 zombies se ruent sur les humains et pouf c'est la fin du jeu, les zombies ont gagné, tous les humains sont morts, c'est super! (En fait il y avait genre cinq personnes qui sont restées cachées et qui ont survécu). Mes jambes me font souffrir. Tout le monde retourne à Herman's Bar pour la bière de la victoire. Des pizzas apparaissent comme par magie. Beaucoup, beaucoup de pizzas.

Là, il y a un dixième de toutes les boîtes de pizzas.

On est rentré à la maison épuisés mais super contents. C'était un après-midi génial, je n'ai pensé à rien du tout pendant six heures, et je me suis amusée comme une folle. Seul point noir: je vais jamais pouvoir recommencer alors que j'ai envie de faire ça toutes les semaines!
Challenge: importer le jeu en France.


~ Florilège des phrases entendues hier et qui sont super bizarres hors-contexte ~


"I don't know where he is, I think he's dead, man" 
"Hey, where can I find some humans?"
"Are you alive?"
"I need some kills." 
"Where are all the zombies?"
"RUUUUUN"
"Can I have more blood?"
"You don't have enough guns to be on our team!"
"Oh don't worry I'm dead."
"Warrrrrrhhhahhahiiiiyggahhhhrr" (le cri de la sorcière)
 


Conclusion: les adultes n'attendent que l'occasion de pouvoir se comporter comme des enfants et tirer sur d'autres gens avec des jouets.

Merci à l'organisation pour un superbe après-midi qui a dû impliquer beaucoup de travail et de stress. Pour en savoir plus sur Zedtown, c'est ici.






1.10.14

The Blue Mountains

Parce qu'en Australie, il n'y a pas que les plages. 



Cette semaine, c'est les vacances scolaires à Sydney, aka le "spring break". C'est le moment où tous les étudiants étrangers profitent de ne pas devoir passer leur semaine en cours / à la bibli pour aller prendre des photos stylées dans des endroits stylés (la plupart de mes amis sont actuellement en Nouvelle-Zélande, en Tasmanie ou à Cairns, là où il y a la grande barrière de corail). Faute de temps (beaucoup d'essais à rendre) et d'argent (voyage scolaire qui a tout pompé), je reste ici. Mais comme Simon est en congé le lundi et le mardi, on a quand même fait un mini-voyage dans notre Holden Commodore magique.

On a passé deux jours et demie dans les Blue Mountains, qui tiennent leur nom de la couleur bleutée de l'espèce de brouillard qui les enveloppe quand on les regarde de loin, qui vient de l'évaporation de la sève d'une certaine espèce d'arbre (ne me remerciez pas pour cette explication incroyablement précise).

On est parti dimanche après-midi, et on est arrivé à la nuit tombée dans un petit terrain de camping avec un ruisseau en contrebas. C'était plutôt sympa mais on voyait rien, et quand j'ai vu le paysage le lendemain à la lumière du jour, ça n'avait pas du tout la forme et l'aspect que je m'étais imaginé. Une expérience étrange.


Good morning sunshine


Comme j'étais novice du camping en voiture ce soir-là, j'ai laissé la voiture grande ouverte jusqu'à ce qu'on aille se coucher. Résultat, j'ai cru que j'allais mourir de froid une fois installés dans le lit. Ça a commencé à se réchauffer vers 6h du matin, quand le soleil s'est levé. Une expérience traumatisante.

Pour ce premier jour de folles aventures au milieu de nulle part, on a décidé de faire la randonnée la plus populaire (selon un article obscur trouvé sur google): trois heures trente de marche dans la Valley of the Waters, le long d'une falaise d'environ 100m de haut, avec des cascades un peu partout et une vue plutôt pas mal.

Début de la rando. Vous le voyez le brouillard bleu au fond?
 
Il faisait grand soleil mais pas trop chaud, le temps parfait pour ne pas revenir rouge écrevisse de cette promenade. Et bien sûr, on n'a pas oublié de mettre de la crème solaire parce que se protéger du cancer, c'est important les enfants.



Le chemin de la rando a été entièrement rénové en 2008, du coup la balade est très agréable et les petits sentiers aménagés sont adorables.

Un joli chemin qui traverse une cascade

Le service de préservation des parcs et de la nature et des trucs qui vivent dedans (ça s'appelle comme ça en anglais je crois) du New South Wales a même installé des petits panneaux par-ci par-là pour expliquer des choses aux gens (date de la première construction du chemin, nombre d'ouvriers, etc). Avec des petites sculptures très réalistes: 


 Ah non pardon, ça c'est un vrai.
Voilà ce que je voulais montrer:



A mi-chemin dans la rando, on arrivait à un endroit où la falaise faisait un creux et on pouvait voir en face. De loin, on a vu des gars qui se baignaient dans une cascade au milieu de la falaise (c'est-à-dire, très très haut).

Pépouze. C'était plus impressionnant en vrai.

Et une fois qu'on a passé la cascade, la partie moins marrante a commencé, à savoir: tout remonter jusqu'en haut (enfin presque). Il y avait beaucoup trop d'escaliers, et il y en avait même tellement que parfois je savais même plus si ça montait ou si ça descendait.

Alors, ça monte ou ça descend?

Mais une fois en haut, ça valait le coup.



Pour vous donner une idée de tout le chemin qu'on a parcouru à la seule force de nos gambettes, voilà une carte des randos de la Valley of the Waters:



On a fait tout le chemin jaune!


Après un bon burger en guise de réconfort après l'effort, on a pris la route pour se rendre à un autre camping à mi-chemin de là où on voulait aller le lendemain. La route qu'on a prise, qui allait de Katoomba à Lithgow, était apparemment célèbre pour ses paysages. Et c'est vrai que c'était magnifique.


Ensuite, on a cherché le camping pendant un bout de temps dans la forêt de Jenolan, et on s'est un peu perdu au milieu des collines, ce qui nous a donné l'occasion de profiter encore plus du paysage magnifique et d'apercevoir quelques kangourous.

Jenolan Forest au coucher du soleil.
Finalement, on s'est arrêté dans une aire de camping complètement vide au milieu des arbres, au bord de la route, à côté d'un chemin de rando, qui n'était même pas vraiment une aire de camping puisqu'il y avait deux emplacements d'anciens feux de camp et... c'est tout.

On est arrivé avant le coucher du soleil, ce qui était une grande amélioration par rapport à la nuit précédente. On a eu le temps de récolter plein de bois et de le trier par taille pour faciliter la construction du feu:

Simon en pleine démonstration de son art de maître du feu de camp.





Et après on s'est fait un gros festin de gros, avec du vin parce qu'on est français quand même, y'a des clichés à entretenir non mais.

Burger-frites oui oui!


J'ai eu moins froid, par contre j'ai eu beaucoup plus peur parce que contrairement à mon cher et tendre, dormir au milieu de la forêt dans l'obscurité totale (ben oui, pas d'éclairage) ça me terrifie un peu. Je vous parle même pas de quand il fallait aller faire pipi et donc s'éloigner de la voiture. Aaaah.

Bref. Le lendemain, on est reparti pour Kanangra, un trou paumé accessible uniquement via une piste de 30km au milieu de la forêt, qui était heureusement (et étonnamment - non, je rigole) magnifique.


 On a fait la rando dite "du plateau", et si on n'avait pas assez eu de panoramas spectaculaires jusqu'à ce moment, on a bien été servi (même avec du rab). Ça, c'était au début de la rando, et le plateau, c'est le gros gros rocher que vous voyez derrière nous:


Une fois sur le plateau, tout était splendide, et les spots à panoramas foisonnaient. On en a profité pour faire plein de photos stylées et super stupides et dangereuses comme celle-là:


 Ou celle-là:


Vous remarquerez que c'est seulement Simon sur les photos stupides, parce que moi je fais attention (je m'adresse spécialement à papa et maman).

On a aussi trouvé un spot plutôt cool pour pique-niquer:






Ambiance.

On a marché jusqu'au bout du bout du bout du plateau, on a pris des sentiers qui étaient presque invisibles tellement ils étaient couverts par des arbustes secs et bien piquants, on s'est griffé les jambes (surtout moi) sur des branches hostiles, on s'est un peu perdu, mais finalement, on a atteint l'endroit où le plateau plongeait dans le vide. Et encore une fois, c'était beau.




Comme la rando n'était pas une boucle, on a refait tout le chemin en sens inverse pour revenir, et on s'est perdu encore. Mais c'était cool.

Le soir, on a dormi dans une aire de camping toute mimi au milieu de la forêt, à la moitié de la piste environ, et où il y avait des gros braseros à disposition des campeurs.

Feu de camp ultime

Il y avait aussi des crottes de kangourou PARTOUT dans la forêt alentours et du coup, vous vous en doutez, des kangourous. Une maman est venue nous voir à un moment, avec son bébé dans la poche. Elle est restée un bout de temps autour de notre campement à grignoter des trucs par terre et après elle est carrément venue à trente centimètres de nous pour voler notre poubelle.



Ellipse -


Et ce matin, on s'est réveillé à cause du froid, il avait fait -8000 pendant la nuit, on a tout remballé vite fait sans prendre de petit-déj et on a déguerpi vers Jenolan, le village cette fois. On était déjà passé par là la veille en allant à Kanangra et on avait vu qu'il y avait des grottes à visiter, alors on est retourné avant de rentrer à Sydney.

Jenolan est un village minuscule - en fait je me demande si on peut appeler ça un village - qui compte un gros hôtel, un guichet pour acheter des billets pour les grottes et... voilà. Littéralement.

Vous avez sous les yeux l'intégralité du village.

On a fait une visite auto-guidée de la seule grotte gratuite, Nettle Cave (grotte des orties). Il n'y avait pas du tout d'orties à l'intérieur, mais plein à l'extérieur, au bord du chemin qui allait à Keowns Valley.

Vue de Keowns Valley depuis l'intérieur de la grotte.

Et puis dans la grotte, ben... c'était comme dans une grotte.



Et à présent me voilà de retour à Sydney où j'ai écrit un article tout de suite parce que je savais que sinon j'allais avoir la flemme.



Ces mini-vacances m'ont appris plein de trucs:

- Les gens ne font pas plus attention aux animaux sur la route qu'en France, juste parce que ce sont des animaux plus cools. Ils s'en fichent autant. J'ai vu mon premier wombat sur la route de Jenolan, il était tout aplati sur le bas-côté. Et il y avait aussi beaucoup trop de cadavres de kangourous.

- Les australiens sont mille fois plus propres que les européens. Toutes les toilettes qu'on a vues durant ces trois jours étaient nickel, même au fin fond de la forêt. Et il y avait TOUJOURS du papier, et même du papier EN PLUS. Les toilettes que j'ai vues au milieu de la grotte traversée par la route à Jenolan (les toilettes AU MILIEU DE LA GROTTE) étaient aussi impeccables et il y avait du savon et du papier pour s'essuyer les mains. L'hallucination. J'ai mis plein de mots en majuscules pour bien souligner combien je suis CHOQUEE par cette PROPRETE incroyable.


C'est dans une GROTTE.

Alors que parfois en France même les toilettes des campings trois étoiles sont sales.

- Quand on vit dans une voiture, il faut parfois faire preuve d'ingéniosité, si l'on ne veut pas être privé de repas par un vent un peu violent:

Forteresse de couette pour protéger la flamme du réchaud.

- Quand on vit dans une voiture, la propreté, c'est quelque chose de très relatif. Par exemple, une douche peut être remplacée par des lingettes pour bébé qui puent le produit détergent pour les toilettes.


Sur ces belles paroles, FIN !