27.1.15

Islands and reefs: underwater magic

La fin de notre périple le long de la côte Est.



Après Fraser Island, on a filé à Airlie Beach, porte d'entrée vers les îles Whitsundays (l'endroit où la grande barrière de corail commence gentiment). Airlie Beach possède un joli lagon artificiel qui sert à ce que les gens puissent se baigner sans mourir à cause d'une piqûre de méduse.


Comme il n'y a rien du tout à voir à Airlie Beach, on y a passé à peu près tout notre temps, l'eau était à 29°, il faisait beau, c'était Noël. On a passé le réveillon dans un petit camping rempli de canards.

Même les canards sont plus jolis en Australie.

Le camping était aussi rempli de manguiers, qui lâchaient leurs mangues trop mûres comme des bombes toutes les nuits, et ensuite les canards mangeaient les mangues la journée. Un joli petit écosystème. On était installé sous un manguier mais on n'en a pas reçu sur la tête.


On voulait se faire enrôler sur un bateau de particulier pour faire une petite croisière gratos en échange de la cuisine ou du ménage ou un truc du genre, mais comme on n'avait pas trop le temps et pas trop d'espoir, on a quand même réservé une croisière bien chère pour les gros touristes sur un gros bateau. C'était la période de Noël, on s'y est pris à la dernière minute, on a réservé pour le dimanche qui venait (on était mercredi). Du coup, en attendant, on est remonté jusqu'à Townsville pour faire un tour sur Magnetic Island (nommée ainsi parce que le capitaine Cook avait des hallucinations et a cru que son compas déconnait à cause du champ magnétique de l'île - en fait, c'était sûrement un vieux compas pourri qui avait fait son temps puisque personne n'a jamais expérimenté la même chose par la suite).

On a pris un ferry bien trop cher pour se rendre sur l'île, où on a circulé en bus toute la journée. On avait oublié les joies de ne pas avoir son propre véhicule et de devoir attendre au bord de la route en plein cagnard un bus bondé et trop climatisé qui roule lentement.
Mais heureusement, c'était joli.


Il faisait très chaud et on a vite trouvé un petit filet anti-méduses pour pouvoir se baigner en toute sécurité (enfin presque).

Vous le voyez?

On a pris un bus jusqu'à Horseshoe Bay, à l'autre bout de l'île, où on s'est rebaignés dans un autre filet parce qu'il faisait toujours très chaud. Puis, l'après-midi, on a fait la randonnée dite "des Forts", une balade dans les hauteurs de l'île, jalonnée de monuments datant de la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle Magnetic Island servait d'observatoire pour repérer les bateaux ennemis dans la baie de Cleveland (ou un truc comme ça). Nous avons ainsi pu profiter d'un panorama sur une grande partie de l'île et de la côte depuis un fort construit tout en haut de la montagne:


Il y avait aussi les ruines des anciennes cuisines, bâtiments d'ablutions, ateliers, et l'espèce de bunker où ils stockaient les munitions et dont je ne me rappelle pas le nom.

En chemin, on a vu un unique koala endormi:


On a fait un peu de tuba dans une petite baie avant de reprendre le ferry, qui en fait ne passait pas avant une heure et demie parce que c'étaient les vacances.

Le dimanche, on était de retour à Airlie Beach pour notre expédition dans les Whitsundays. Le bateau nous a d'abord amenés sur Whitsunday Island, qui abrite la plus belle plage du monde (qu'ils disent - et c'est difficile de ne pas être d'accord), Whitehaven Beach.


On a pataugé pendant une demi-heure dans les flaques d'eau pas trop profondes et plus foncées qu'on voit sur la photo pour essayer de voir des lemon sharks, des petits requins gentils, sans succès. Après, on s'est baigné dans la mer avec des raies et nos combinaisons de plongée (rapport aux méduses). Même dans l'eau, on crevait de chaud puisqu'elle était à 30° tout comme l'air, et qu'une combinaison, c'est pas vraiment fait pour te rafraîchir. Oui, je suis bien en train de me plaindre.

Après un repas-buffet pas super bon sur le bateau, le capitaine nous a emmenés au spot de plongée/tuba, une petite crique au nord de Hook Island où il y avait 50% de récif joli avec des poissons tropicaux de toutes les couleurs, et 50% de corail mort à cause des plongeurs débiles qui le cassent avec leurs palmes. On y est resté deux heures, c'était foufou, il y avait pleiiiin de choses à voir dont une énorme "clam", une coquille géante dégueu qui se referme quand tu la touches. Mais vraiment, VRAIMENT énorme (du 1 mètre de longueur sur 70 centimètres de largeur).

Le monstre des profondeurs.

Et ainsi se termina notre belle expédition au début de la grande barrière de corail. Sur le chemin du retour, le capitaine nous a dit qu'en hiver, c'était vachement mieux parce qu'il faisait des températures vivables (entre 25° et 28° la journée) et qu'il n'y avait pas de méduses. Par contre, "les touristes sont parfois un peu déçus parce que l'eau n'est QUE à 22°" (petit clin d'oeil).


Ayant coché les Whitsundays sur notre liste de choses à voir/faire, on pouvait enfin filer jusqu'à Cairns, tout au nord de la côte, et espérer rattraper notre retard sur le planning. Comme on avait très très bien aimé le tuba dans le corail, que la grande barrière est sans doute le meilleur spot de plongée du monde, qu'il nous restait un peu de sous, que c'était Noël, qu'on est jeune et qu'on avait envie de profiter un max, on s'est dit: "Tiens, pourquoi ne pas payer une somme exorbitante pour passer notre brevet PADI?" (le brevet PADI étant la certification qui te permet de plonger sans instructeur ou guide jusqu'à 18 mètres de profondeur n'importe où dans le monde). On est arrivé à Cairns et bien sûr, il y avait encore de l'attente, donc on a eu trois petits jours pour visiter un peu la région. En réalité, on a passé une heure au centre d'information des visiteurs, on est allé voir une cascade (pour pouvoir se baigner dedans) et on a passé le reste du temps dans le lagon, parce qu'il faisait trop chaud.

Un soir, c'était le nouvel an et on a bu du vin devant un concert en plein air sur l'esplanade juste à côté du lagon, où les gens ont continué à se baigner jusqu'à 22h. Il y a eu un feu d'artifice et plein de grosses chauves-souris. On s'est bien amusé, on a perdu une de nos bouteilles d'eau mais on a gagné un collier de fausses fleurs, un diadème en carton et un masque noir.

Nous, avec tous les objets susmentionnés.

On a dormi dans l'herbe à côté du lagon, pour pouvoir sauter dedans dès 6h, l'heure d'ouverture. C'est ce qu'on a fait et on y est resté jusqu'au soir, il y avait un DJ au bord, c'était plutôt sympa pour un premier de l'an.


Et encore le lendemain, c'était le début du STAGE DE PLONGEE! Wouh! Enthousiasme et excitation! On a passé deux jours dans une petite salle de classe (oui, on est allé en cours) pour apprendre comment ne pas mourir en faisant de la plongée.


 On nous a donné un petit manuel, qui ne servait à rien puisqu'on a regardé des vidéos qui disaient exactement la même chose. La plongée, c'est bien plus compliqué et dangereux que ça n'en a l'air. Liste des façons dont tu peux mourir en plongeant (avec des noms tous plus poétiques les uns que les autres):

- lung overexpansion: tes poumons explosent parce que tu as retenu ta respiration en remontant et que le volume de l'air dedans a augmenté

- contaminated air: l'air dans ta bombonne est empoisonné/moisi

- oxygen toxicity: quand tu utilises un mélange d'air enrichi en oxygène sans avoir été bien préparé (ce qui ne nous concernait pas puisque c'est uniquement pour les plongées très profondes)

- nitrogen narcosis: en gros, tu es saoul sous l'eau à cause de l'azote et tu commences à faire n'importe quoi (par exemple, enlever ton respirateur de ta bouche)

- decompression sickness: des bulles d'azote se forment dans ton corps si tu remontes trop vite et à terme, tu meurs (j'ai oublié les étapes intermédiaires). Sinon, si tu as de la chance, tu passes deux semaines en chambre de recompression.

Après, il y a aussi plein de trucs à calculer si tu veux faire des plongées multiples (c'est-à-dire plus de une par jour) grâce à ce petit tableau horrible:


Il sert à calculer le niveau d'azote dans toi, le temps qu'il faut attendre entre chaque plongée, la profondeur et la durée de plongée à ne pas dépasser, tout ça tout ça.

On a aussi appris tous les signaux de communication parce que comme vous l'aurez deviné, sous l'eau, on peut pas parler. Il y a, entre autres:

"OK? OK." Question et réponse: tu demandes à ton partenaire si tout va bien et tu lui fais savoir que toi, ça va.

"J'ai plus d'air" ou "Je vais mourir, donne-moi ton respirateur alternatif" (ma main bouge de droite à gauche). En vrai, il y a un autre signe pour le respirateur alternatif mais je pense pas que quand tu es en train d'étouffer tu prends le temps de le faire.

"Stop". Plutôt clair.

"On remonte" ou "On remonte?" ou "On remonte!!" enfin vous avez compris.

Et plein d'autres signes rigolos pour "on descend", "j'ai un problème", "requin", "tortue", "poisson-clown", tout ça.

Après le cours du matin, il y avait les travaux pratiques dans la piscine l'après-midi.


La piscine faisait un mètre de profondeur sur les côtés et trois mètres dans le trou au milieu. Dedans, on a appris comment faire des trucs utiles, du genre se passer un respirateur de secours si quelqu'un n'a plus d'air, vider l'eau dans son masque, trouver la flottaison idéale pour ne pas remonter ou couler tout le temps, etc. Avant, on a appris comment mettre tout l'équipement sur notre dos. L'instructeur nous a dit que le tout pesait 20kg; moi je pencherai plutôt pour 30 ou 40kg, mais on va dire qu'il a raison. Un moment, je me suis accroupie pour ramasser mes palmes avant d'aller dans la piscine et j'arrivais plus à me relever.

A la fin des deux jours, on a passé notre petit test hyper facile, et zou! On était prêt pour la grande barrière. Le lendemain, on a embarqué sur un gros bateau avec 170 autres personnes pour aller tâter du corail. On avait des "stinger suits", ou combinaisons anti-méduses, qui ressemblent à ça:

Ninja!
Très classe, donc.

Il faisait un temps de chien ce matin là et quand on a sauté du bateau, les vagues nous trimballaient un peu dans tous les sens. Mais une fois sous la surface, tout allait mieux et on est descendu pépouze jusqu'au fond.

Je vais pas raconter chaque plongée en détail parce que je m'en rappelle plus et ça finirait par être ennuyeux (et aussi j'ai une rubrique faune à la fin pour tous les poissooons hihi), mais pour faire court: c'était MAGIQUE! Petit aperçu de ce qu'il y avait sous la surface:



On perd un peu de couleur avec la GoPro, en vrai c'était beaucoup plus vif. Mais bon, c'est quand même super.

On a eu notre certification après quatre plongées, puis on a fait trois plongées tout seuls comme des grands où on s'est bien perdu dans le récif et où on a fait plein de photos stylées avec la GoPro pour pouvoir frimer sur facebook.


On a fini par devoir dire adieu au bateau qui était un peu devenu notre maison pendant trois jours, aux saucisses et aux steaks du midi, au vin gratuit et aux crackers/fromage, un peu au mal de mer, et à la grande barrière. Mais on s'est bien amusé et on est content d'avoir dépensé tout notre argent pour ça! Maintenant, on a notre petite carte temporaire qui dit qu'on peut plonger en solo sans baby-sitter et ça, c'est cool.






Faune et flore australiennes: épisode 2


Cet épisode sera entièrement dédié aux créatures aquatiques extraordinaires de la grande barrière de corail. Lors de nos plongées, nous avons pu observer:

- des requins à pointes blanches (ou requin-corail), en anglais "white tip reef shark", qui somnolaient au fond sur le sable, et qui s'enfuyaient dès qu'on s'approchait un peu trop - c'était peut-être trois fois le même requin, pour tout ce que je sais. Malheureusement pas de photo parce qu'on n'a pas pu approcher assez près.

- une tortue droguée à l'algue rouge qui nous a laissés approcher et la toucher (alors qu'elles s'enfuient à toute vitesse d'habitude).

- un barracuda complètement immobile, tellement qu'on a failli pas le voir.

- des "trigger fish" (traduction: poisson-détente - comme dans détente de revolver), en français balistidés. Le nom français ne traduit pas du tout la nature agressive et dangereuse de l'animal: quand il se sent menacé (c'est-à-dire dès que quelque chose s'approche de lui), une petite nageoire sur son frond se dresse et c'est le signe qu'il vaut mieux dégager, parce que sinon, il t'attaque. Notre prof de plongée avait déjà été victime d'un assaut de ce genre et il nous a conseillé de mettre nos palmes entre nous et le poisson pour qu'il les morde au lieu de nos jambes/bras. Allez voir sur youtube y'a des petites vidéos sympas. Il ressemble à ça:

C'est le gros poisson jaune et noir en bas.

- un poisson-globe (ou poisson-ballon), en anglais "puffer fish". Il était pas gonflé mais il avait quand même une tête bizarre.


 - des poissons-clowns, bien sûr, en train de se prélasser dans leur anémone.


 - et enfin, le plus gros, le plus beau, le plus fun, mon poisson préféré: j'ai nommé le Napoleon Maori Wrasse, ou "Wally". C'est la version poisson du chien: il fait à peu près la taille d'un labrador, il est curieux, il vient te tourner autour sous l'eau pour avoir à manger, et si tu lui donnes quelque chose, il te laisse le caresser et il ne te lâche plus.




Et il a des gros yeux exorbités qui te regardent de côté comme s'il essayait d'être discret. C'est rigolo.


Et aussi, les autres poissons! Tous les poissons! Des minuscules, des très gros, des curieux, des blasés, des timides, des qui s'en foutent, et des couleurs absurdes comme s'ils avaient été coloriés par un enfant de trois ans avec la fin de la boîte de feutres. Certains étaient fluos, un peu des couleurs des vieilles combinaisons de ski ringardes. Florilège:













Sinon pour la partie "flore" de l'épisode, ben y'avait du corail.
Ah, on me signale dans l'oreillette que le corail est un animal et non un végétal. Toujours pas de flore dans cet épisode, donc.



A bientôt pour la suite de l'aventure, au programme: du rien, de la pluie et des mouches (youhou).